Sophie et Catherine viennent de quitter la salle de réunion. Le medco leur a proposé un exposé sur la bientraitance.
« Dans un sens, c’est bien : on sait tout ce qu’il ne faut pas faire… »
« Oui » rétorque Sophie « mais bon, on nous abreuve de – faites pas ci, dites pas ça… , on a l’impression d’être débiles… »
« Tu n’as pas tort, on en oublie les intentions… »
« Oui, et ce sont les intentions qui permettent la mise en place… »
« Mais c’est vrai ce que tu dis…et on en a même pas parlé… »
« Si j’étais philosophe, je dirais que la bienveillance est le point de départ de la bientraitance, qui doit en découler… »
« Donc en fait, on a tout faux, on devrait d’abord travailler un état d’esprit… »
« Oui, même si c’est plus délicat à aborder, car il s’agit de sentiments. Et on ne peut forcer personne à éprouver tel ou tel sentiment… »
« Alors comment faire ? »
« Je pense que si la bienveillance devenait le ciment de l’équipe, la bientraitance s’appliquerait avec beaucoup plus d’efficacité… »
« Oui, du coup, les gens ne se diraient plus il faut que je fasse ceci comme cela mais plutôt c’est le meilleur moyen de… »
« OK mais cela ne me semble pas facile… »
« Si c’était facile, l’EHPAD n’aurait pas besoin de génies comme nous… »
Elles éclatent de rire.
« Attends Sophie, j’ai passé mes vacances sous la pluie et j’en ai profité pour relire Jean-Jacques Rousseau… »
« Euh…je vois pas le rapport. »
Elle prend son livre de poche, et montre une page à sa collègue. « Vas-y, lis… » « La véritable politesse consiste à marquer de la bienveillance aux hommes ; elle se montre sans peine quand on en a… » « On pourrait l’afficher, ça pourrait être un des déclencheurs… » « On ne risque rien à essayer… »
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