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Le lobbying de l’animateur

Dernière mise à jour : 21 déc. 2023

Nous vous présentons ci-dessous diverses réflexions sur les coopérations internes en EHPAD avec le service animation.


Pour l’animateur, c’est difficile de tout faire soi-même…


D’un autre côté, pourquoi les équipes nous aideraient-elles ?

Réponse simple : parce qu’elles y trouveraient un intérêt.


Mais quel est l’intérêt pour les équipes, pour le médecin coordonnateur, pour l’IDEC, pour le psychologue, pour les paramédicaux… de travailler avec le service animation ?


Un animateur qui ne saurait pas "se vendre" (au sens noble : faire découvrir et partager un intérêt commun pour les TNM – thérapies non médicamenteuses) amoindrit considérablement ses ressources.

Il ou elle pourrait même avoir des relations difficiles avec les équipes qui penseraient "qu’il ou elle ne fait pas grand-chose et qu’elles ont autre chose à faire que d’aider les résidents à aller à l’animation…"


Si l’animateur pense que, spontanément, par noblesse d’esprit, les équipes vont se précipiter vers l’animation, ses illusions vont s’écrouler et il se retrouvera terriblement seul…

Le "personal branding" (ou marketing de soi) est cette compétence de faire apprécier l’animation à travers celui ou celle qui en incarne les fonctions : l’animateur ou l’animatrice.


Quels sont les intérêts des équipes de s’inscrire dans les TNM (Thérapies non médicamenteuses) et qu’est-ce qui pourrait les menacer ?


Les menaces pour les équipes :

Ne pas être capable de faire l’activité avec bonheur… (on sait déjà les difficultés des "refus de soins" et l’on n’a guère envie d’y rajouter les "refus d’animation") donc une double contrainte : suis-je suffisamment compétent et vais-je savoir le proposer…

Faire un métier qui n’est pas mon métier "de base" c’est-à-dire rajouter des contraintes aux contraintes (lorsque l’on me propose ce rôle, on me dit rarement : avant de le faire vous aurez toutes les ressources et la compétence nécessaire car vous l’aurez testée…)


Cela fait 3 bonnes raisons d’y aller "à reculons".


Les opportunités pour les équipes :

Des résidents plus calmes, (voire, il suffit d’un mot de travers pour réitérer les troubles du comportement – ce n’est pas un argument très fiable…)

Des résidents à la vie "mieux remplie", qui "s’ennuient moins", pourquoi pas ? (c’est faiblement motivant)

Des résidents avec lesquels on peut échanger sur d’autres sujets ? (cela peut être intéressant)

Des passages "de relais" qui permettent de faciliter les toilettes ou les soins (là oui…)

Des "trucs" qui permettent d’apaiser certains résidents (là oui…)

Mais comment ? Avoir des relations différentes avec les patients, car l’on ne s’occupe plus du corps mais de l’esprit (le corps régresse mais l’esprit peut progresser) ?

La participation aux activités permettra (peut-être) un surcroît de connivence au moment des soins… Et cela, c’est appréciable pour les soignants.


Bref, le bilan est mitigé… A l’animateur ou l’animatrice de "savoir faire" (et pas seulement savoir convaincre) et "faire savoir".


Ne l’oublions pas, si l’animateur est leader sur les projets d’animation (sans responsabilités hiérarchiques sur les équipes et il ne saurait en être autrement), il peut aussi (hors projets) se "mettre à disposition" des équipes pour aider à favoriser une baisse de l’anxiété ou de l’agitation au cours des soins et en faire bénéficier les équipes (règle du donnant-donnant).


COPIL et CVS : Là encore, le "faire-savoir" de l’animateur est essentiel. Quels sont les points qui intéressent son auditoire ?

Qu’est-ce qui facilitera le travail du médecin coordinateur, du directeur, de l’IDEC, du psychologue, de l’ergothérapeute, etc. ?

Quels "échanges gagnant-gagnant" ?

Chacun ne doit plus voir midi à sa porte : elles ont désormais ouvertes sur la coopération…

Le binôme animateur-psychologue : il se charge parfois de monter un projet TNM (thérapies non médicamenteuses) et le propose au médecin coordonnateur.

Celui-ci, dans certains cas, prescrit individuellement des "moments TNM" (notamment au crépuscule) pour des patients ayant des troubles du comportement.

Il est alors pris en charge (durée moyenne 15 mn) par un soignant ou un paramédical.

Ces moments d’animation individuelle : depuis un trajet adapté (dans le jardin par exemple) à des stimulations sensorielles ou verbales s’inscrit automatiquement dans le PVI.


La vie en EHPAD pour les résidents doit être une succession de bons moments, de ces petits moments qui vous donnent de légers vertiges de bonheur, de ces petites gentillesses partagées qui priment sur la compassion.

L’on doit pouvoir à tout âge relever des défis.

Une vie sans efforts n’est pas une vie…


Chaque acteur de l’EHPAD doit contribuer à cette qualité-là de vie et en retirer du plaisir et de la fierté.

Son activité doit s’élargir : il doit penser du particulier au général et agir du général au particulier.

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